Titre : Transformation des organisations par la résilience organisationnelle. Contribution à une approche par l’hypothèse de la transilience
Intervenant : Gilles Teneau
Introduction : Pourquoi avoir choisi ce titre « Transformation des organisations par la résilience organisationnelle » ? Je propose d’utiliser le concept de la résilience développé dans différentes disciplines (résistance des matériaux, psychologie, ingénierie) au sein des sciences de gestion. J’ai eu l’occasion de faire une longue démonstration de cet apport dans ma thèse de doctorat, soutenue en juin 2011, au CNAM de Paris, dirigée par le Professeur Yvon Pesqueux. Je propose l’utilisation de la résilience comme moyen de transformation des organisations. Le sous-titre intitulé « Contribution à une approche par l’hypothèse de la transilience », propose une analyse de la transilience est des différentes formes envisagées par ce modèle. J’intègre l’hypothèse de la transilience en tant que concept de progression et de transformation, au sens de transition d’une organisation impacté par un environnement en changement perpétuel.
La résilience est « multi polymorphe », multifactorielle, elle invite à développer une capacité en veilleuse dans des approches sécurisées à outrance : faire face et rebondir. Quitter les approches linéaires au profit d’approches globales, pour une illustration de l’effet papillon par la mise en évidence des interdépendances multiples aux effets boules de neige. Je pense que la résilience organisationnelle pourrait servir de lien entre toutes les disciplines de la résilience. Les grands principes de la résilience organisationnelle à intégrer à une résilience multiple sont : la participation commune de chacun ; faire un lien entre les structures organisationnelles ; l’interaction entre les individus. Mes travaux conduisent à associer à la crise, la gestion de la continuité selon une logique cycle de de vie, ainsi qu’à être proactif et avoir une meilleure gestion des risques.
Dans le cadre où plusieurs organisations sont impactées par la crise, ou lorsqu’une organisation entraine dans son sillage d’autres organisations, nous pouvons parler d’un processus qui a pris place dans les interactions entre les structures organisationnelles et le management des organisations. Les conséquences inter-organisationnelles mettent en exergue les différentes formes de résilience (organisationnelle, structurelle, matériaux, économique, psychologique, ingénierie, juridique, …). La vulnérabilité et l’interrelation des technologies complexes par les innovations, les multiples changements accélérés, rendent nos sociétés fragiles aux turbulences. Les changements organisationnels, économiques, sociaux, renouvellent le besoin de mieux comprendre les stratégies de coordination des organisations impliquées dans la gestion de crises. Dans l’objectif de mieux saisir les éléments de vulnérabilité et de dépendance, il est préférable de s’intéresser à l’analyse des stratégies de résilience et de fiabilité organisationnelle qui nécessitent des transformations de la part des systèmes et des organisations pour prévoir, s’ajuster et s’adapter avant, pendant et après les crises. Les crises peuvent être lues comme des prémisses pour appréhender les problèmes grandissants de vulnérabilité. Elles illustrent la capacité de personnes ou d’un système à se remettre d’un choc et à demeurer relativement stable malgré l’environnement turbulent. La résilience peut être considérée comme une propriété émergente du système vu comme un ensemble d’éléments en interaction dynamique orienté vers une finalité et ce malgré des situations adverses méconnues.