La résilience ou l’art de rebondir
Les définitions de la résilience sont multiples et bon nombre de transpositions ont été réalisées. Le langage peut cacher des réalités distinctes et constituer le berceau de bien des malentendus et des incompréhensions. Il peut s'avérer utile de se mettre à l'écoute de la physique car c'est à elle que la définition a été empruntée; par la suite des analogies ont vu le jour.
Le Petit Robert, édition 2000, définit la résilience comme étant le rapport de l’énergie cinétique absorbée nécessaire pour provoquer la rupture d’un métal, à la surface de la section brisée. La résilience, qui s’exprime en joules par cm², caractérise la résistance au choc. Capacité à vivre, à se développer, en surmontant les chocs traumatiques, l’adversité. (Le Petit Robert, édition 2002).
En physique, la résilience est une propriété mécanique d'un matériau inerte qui consiste à garder sa propriété après un "choc" subi. Ce choc peut être de nature différente : étirement, pression, torsion du matériau etc ..Le matériau a besoin d'un temps (t) pour retrouver sa propriété. Un protocole de mesure est déterminé et les limites de tolérance sont définies, statistiques à l'appui. Cette propriété a pu être construite, testée et vérifiée en laboratoire. En quelque sorte, nous disposons ainsi d'une propriété "programmée". Les conséquences peuvent être : la stabilité, la brisure ou la rupture du matériau. Les limites de l'effort de plasticité ainsi que le point de rupture peuvent être identifiées. Alors que ce matériau subit l'action d'un agent externe il conserve sa propriété dans certaines limites. C'est ainsi qu’est née l'idée de la résistance aux chocs. De cette définition, retenons comme élément clé : l’énergie absorbée
En psychologie, il s’agit de la capacité à vivre, à réussir, à se développer en dépit de l’adversité. C’est une combinaison de force intérieure, d'appui de l'extérieur et d'apprentissage à partir de l'expérience acquise.
En s'exprimant à propos de la résilience individuelle, les psychologues parlent de "résistance à la destruction" et de "capacité de reconstruction". Résister et reconstruire s'apparentent aux mécanismes de régulation qu'on retrouve dans les processus d'homéostasie. Il s'agit bien de ramener l'ensemble à son état initial, d'assurer sa survie ou de retrouver l'équilibre. Il se pourrait pourtant que le choc interne ou externe soit l'opportunité pour l'émergence d'un nouvel ensemble, une transformation totale en quelque sorte, une rupture.
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